J'ai une pensée.

J'ai une pensée.

Ça se passe quelques années dans le futur, je vais prendre un café dans un bar où je vais souvent le week end, quand il ne pleut pas. Je l'apprécie car je suis prêt de l'endroit où je travaille. Étant en train de regarder les gens, je ne donc pas au travail. Les regarder me donne une certaine forme de paix. Il y a du soleil mais la chaleur n'est pas excessive.

Je me sens comme si un géant m'avais mis dans la poche de sa chemise.

Je regarde un jeune couple essayant de synchroniser leurs traces quand un homme, qui semble avoir le même âge que moi, s'approche avec une caméra. Il me demande s'il peut s'assoir pour me poser un question.

Il a l'air assez sur de lui. Il est habillé avec son propre style qui est un mélange entre "je me sens bien aujourd'hui" et "j'ai des regrets".

"Tout le monde à une histoire. Mais peu de gens ont le temps de l'écouter. Je voudrais donner de mon temps pour écouter la votre. Si vous voulez, je vous en paie un autre" dit-il en soulignant ma tasse de café vide.

"Je vais en payer deux pour nous et j'arrêterai de parler quand votre tasse sera vide" répondis-je.

"Que voulez vous partager?"

"Je n'ai pas la moindre idée de comment recommencer. Le début serai un bon choix, mais je sens le besoin de vous raconter une histoire, l'attention du détail est important et partir de mes premiers souvenirs semble une chose pénible à faire. Je pourrai vous dire les meilleurs moments que j'ai passé dans ma vie mais je pourrai aussi vous dire les pires. Je pourrai vous dire combien j'ai changé au fil des ans et ce qui m'a fait changer ou je pourrai vous dire ce que je compte devenir. Je pourrai vous parler de l'amour et de la haine de la société. Je pourrai vous parler de l'amour et de la haine que j'ai en moi. Je pourrai dire de moi que je suis une personne ouverte d'esprit mais cela me conduirait à être plus ignorant que je ne le suis déjà.

Je pourrai vous parler des gens que je connais ou vous parler de ceux que je connaissais ou encore vous parler des gens que je regrette de ne pas connaître. Je pourrai vous raconter beaucoup de choses."

Quelque chose m'empêche de laisser l'homme finir sa tasse de café. Quelque chose m'empêche de raconter ces histoires. À la place, je viens étiqueter ces événement comme des chapitres d'un livre inachevé. Mon train de pensée s'arrête là. Et pour toujours.

Je ne peux pas m'imaginer parler du présent comme du passé, ni comme de mon futur. Je ne peux même pas parler du passé comme de mon présent.